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pour un traitement de haute technicité
Qu’est ce qu’une arthrose de la hanche ?
La hanche, c’est l’articulation entre le bassin et le fémur. La partie supérieure du fémur constitue une tête qui pivote dans une cavité du bassin nommé cotyle. Les surfaces articulaires de glissement sont recouvertes de cartilage (figure n°1).
De nombreux muscles et tendons entourent cette articulation pour assurer la mobilité de l’articulation et l’équilibre de la marche.
L’arthrose correspond à l’usure du cartilage présent au niveau des surfaces de glissement. Cette usure s’accompagne également de remaniements de l’os de la tête du fémur et du cotyle (figure n°2, photo n°1).
Ces modifications créent des douleurs au niveau de la hanche ainsi qu’un enraidissement et une boiterie à la marche, nécessitant la prise importante d’anti-inflammatoires, d’anti-douleurs et parfois même d’une canne.
Pourquoi une opération ?
L’usure du cartilage est irréversible et l’arthrose ne guérit pas toute seule. On observe naturellement une dégradation progressive de l’articulation, une limitation de plus en plus importante des mobilités et une marche de plus en plus compliquée. Les anti-inflammatoires et les anti-douleurs qui peuvent faire l’affaire au départ finissent par ne plus être efficaces. On peut dès lors légitimement penser à une intervention chirurgicale.
Le but de l’opération est le soulagement de la douleur, la récupération des mobilités et la reprise normale de la marche.
Qu’est-ce qu’une prothèse totale de la hanche par voie intérieure ?
Le but de la prothèse totale de la hanche est d’enlever les zones d’os et de cartilage qui sont usées, et de les remplacer par des pièces artificielles ayant les mêmes formes.
Ce geste est réalisé par une voie d’abord antérieure. Cette technique, même si elle connaît aujourd’hui de plus en plus d’intérêt, est loin d’être nouvelle puisqu’elle est née il y a plus de 50 ans à Paris. Elle respecte l’ensemble des muscles de la hanche, permettant ainsi une récupération post-opératoire plus rapide et une meilleure stabilité de la prothèse
Une incision est effectuée au niveau de la partie antérieure de la hanche.
Un passage est fait entre les différents muscles en les écartant pour accéder à l’articulation (figure n°3). La tête fémorale est ôtée (figure n°4), puis l’os du fémur (figure n°5) et du cotyle (figure n°6) sont préparés pour recevoir la prothèse. La prothèse se compose de deux parties : la cupule qui est une partie hémisphérique creuse implantée au niveau du bassin, et la tige avec une bille qui est implantée au niveau du fémur. La bille remplace la tête du fémur et s’articule avec la cupule (figure n°7, photo n°2).
C’est une intervention qui dure en moyenne 1 heure. Elle nécessite une hospitalisation d’environ 5 jours.
La prothèse totale de la hanche peut être réalisée sous rachi-anesthésie ou bien sous anesthésie générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 10 jours. Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
La technique chirurgicale utilisée respectant l’environnement musculaire de la hanche, la stabilité de la prothèse étant ainsi optimale, aucun geste ou mouvement particulier n’est proscrit.
Le lendemain de l’intervention, votre kinésithérapeute vous lève et vous aide à marcher. Des cannes peuvent vous être nécessaires les premiers jours mais sont le plus souvent inutilisées avant la sortie de la clinique. La montée et la descente des escaliers se fait à partir du 3ème jour. Sauf cas exceptionnel, il n’est pas utile d’aller en centre de rééducation ou chez un kinésithérapeute après l’hospitalisation.
La reprise de la conduite peut se faire rapidement. Celle du travail survient en général après le 1er mois et cela en fonction de votre profession (une activité de bureau pouvant être plus précoce). Les activités sportives débutent progressivement après le 1er mois
Quels sont les risques et les complications ?
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent s’avérer nécessaires.
La survenue d’une infection de la prothèse, bien que rare (risque inférieur à 1 % dans notre établissement), est une complication sévère puisqu’elle peut nécessiter le changement de la prothèse ainsi qu’un traitement antibiotique de longue durée. Quand elle est détectée rapidement, un simple lavage de la prothèse et une mise sous antibiotiques peuvent être suffisants.
Les nerfs qui entourent la hanche peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une douleur et une perte de la sensibilité de certaines parties de la cuisse.
Des petits caillots de sang solidié peuvent se former et se coincer dans les veines de la jambe occasionnant une phlébite. Afin de prévenir cette complication, un traitement anticoagulant est prescrit et des bas de contention sont portés pendant plusieurs semaines.
La prothèse de hanche peut se déboîter lors de certains mouvements extrêmes. L’implantation de la prothèse par une voie d’abord antérieure respecte l’ensemble des muscles de la hanche et minimise considérablement ce risque à moins de 1% des cas.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Quels sont les résultats attendus de votre opération ?
Les résultats de cette technique sont très encourageants puisqu’on retrouve une disparition souvent spectaculaire des douleurs ainsi qu’une récupération rapide de la mobilité et de la force musculaire. La marche normale sans aucune boîterie est obtenue généralement dans le mois suivant l’intervention.
Même si le résultat est souvent impressionnant et que beaucoup de patients oublient qu’ils portent une prothèse, il est tout de même préférable d’éviter les travaux de force et les sports violents. Ces activités peuvent augmenter l’usure et diminuer la durée de vie de la prothèse malgré l’utilisation de nouveaux matériaux plus résistants. Certaines activités comme le vélo, la natation, le golf ou la randonnée sont possibles voire conseillées alors que la prudence s’impose pour le ski, le tennis et le footing.
La durée de vie moyenne d’une prothèse de hanche est d’environ 20 ans. On peut espérer qu’avec les progrès sur les matériaux utilisés aujourd’hui, les résultats seront encore meilleurs avec une longévité plus importante.