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Qu’est ce qu’une rupture du ligament croisé antérieur ?
Le genou, c’est l’articulation entre la partie basse du fémur et la partie haute du tibia. La cartilage recouvre les surfaces de glissement. Les ménisques ressemblent à des petits coussinets comme des croissants situés entre le cartilage du fémur et celui du tibia.
La stabilité du genou est faite par des ligaments qui sont des sortes de rubans plus ou moins élastiques. Le ligament croisé antérieur, situé à l’intérieur de l’articulation, relie la partie antérieure du tibia à la partie postérieure du fémur. Il empêche le tibia de partir en avant et stabilise le genou lors des mouvements en rotation. (figure 1, photo 1)
Ce ligament peut être rompu à la suite d’un traumatisme, occasionnant une instabilité du genou et des sensations de blocage (figure 2, photo 2).
Cette instabilité est d’autant plus ressentie lors de pratique sportive ou lors de mouvements en rotation de la jambe.
Pourquoi une opération chirurgicale ?
La rupture du ligament croisé antérieur ne cicatrise pas naturellement dans une position efficace. Les répercussions sur la stabilité du genou sont fluctuantes.
Certains sports et certains mouvements ne peuvent pas être réalisés si le ligament croisé antérieur n’est pas efficace. Ces activités provoquent des accidents d’instabilité qui peuvent occasionner des lésions cartilageuses ou méniscales voire des autres ligaments. Dès lors, une dégradation progressive de l’articulation se fait naturellement.
L’objectif de la ligamentoplastie du croisé antérieur est de récupérer un genou tout à fait stable pour faire tout type d’activités en évitant les lésions cartilagineuses ou méniscales, et donc la dégradation de l’articulation.
Qu’est-ce qu’une ligamentoplastie du croisé antérieur sous arthoscopie ?
Une ligamentoplastie du croisé antérieur du genou consiste à changer le ligament rompu.
Ce geste est effectué sous arthroscopie, sans ouvrir l’articulation du genou. L’arthroscopie respecte toutes les structures anatomiques et permet d’accéder à l’articulation sans agresser les muscles. Cette technique présente des avantages par rapport à la chirurgie traditionnelle comme une faible perte de sang et une récupération post-opératoire plus rapide.
Un arthroscope, une petite caméra, est introduit dans l’articulation pour visualiser la rupture du ligament et faire le bilan des lésions méniscales et cartilagineuses.
Plusieurs instruments de petite taille sont introduits par la suite pour réaliser le geste chirurgical.
Une incision courte est effectuée pour prélever une partie d’un des tendons situé à proximité du genou : le tendon rotulien pour la technique de Kenneth Jones ou deux tendons de la cuisse pour celle du DIDT (figure 3). Ce morceau de tendon sert à construire le nouveau ligament qui est placé dans le genou à la place du ligament rompu. Il est fixé dans un tunnel au fémur et dans un autre au tibia par des vis résorbables (figure 4 et 5, photo 3).
Les conséquences sur le tendon dont on a enlevé une partie sont infimes voire nulles puisque le tendon cicatrise et fonctionne presque aussi bien qu’avant l’intervention.
Les lésions des ménisques sont traitées pendant l’opération. Une suture méniscale est placée pour conserver autant que possible l’intégrité des ménisques. En cas de lésion non suturable, celle-ci est ôtée.
L’ intervention dure en moyenne 1 heure et nécessite une hospitalisation d’environ 3 jours.
Elle est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou sous anesthésie générale.
L’anesthésiste décide avec vous de la meilleure anesthésie selon votre état de santé.
Après l’opération, un pansement stérile est placé pendant 10 jours. Le traitement de la douleur sera pris en compte, surveillé et adapté régulièrement dans la période post-opératoire. L’attelle sert à immobiliser et à protéger le genou.
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
La rééducation post-opératoire peut être réalisée avec votre kiné ou dans un centre de rééducation. L’objectif étant de réduire les douleurs, de préserver la souplesse et la mobilité dans un premier temps, puis de récupérer les muscles et les sensations au niveau du genou dans un deuxième temps.
L’attelle est conservée pour une durée totale de 3 semaines. Pendant la première semaine, le genou est bloqué dans l’attelle en extension. Vous marchez à l’aide de deux cannes pour soulager le genou de votre poids. À partir de la deuxième semaine, vous abandonnez les cannes et l’attelle est déverrouillée pour permettre la flexion du genou. À la fin de la troisième semaine, vous marchez normalement sans aucune protection.
Il faut souvent attendre un mois pour reprendre la conduite. Vous pouvez reprendre le travail en général entre le 1er et le 3ème mois (en fonction de votre profession). La reprise d’un travail de bureau peut être envisagé rapidement après l’intervention.
La reprise des sports dans l’axe (natation, vélo, course à pied) se fait au troisième mois. La reprise de tous les sports à l’entraînement est envisageable à partir du 6ème mois. Il faut souvent attendre encore 1 à 2 mois pour retrouver tous les automatismes et la compétition.
Quels sont les risques et les complications ?
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie,
notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
– Une raideur articulaire peut apparaître si la rééducation post-opératoire n’est pas bien
effectuée.
– Des réactions inflammatoires exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. De nouveaux traitements existent et permettent de gérer plus facilement cette complication rare.
– La zone opérée peut saigner et il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
– La survenue d’une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé sous arthroscopie. Cette complication connue nécessite un lavage du genou et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue avec éventuellement une reprise chirurgicale.
– Des petits caillots de sang solidifié peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite et nécessitant un traitement anti-coagulant pendant quelques semaines.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Quels sont les résultats attendus de votre opération ?
La disparition des douleurs, des blocages et des sensations d’instabilité est très rapide après l’opération. La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire survient en général entre 3 et 6 mois.
L’état des muscles est un élément majeur à considérer avant de pousser le genou à sa limite, en particulier dans le sport. Le ligament remplacé n’est pas meilleur que le ligament d’origine et une nouvelle rupture peut toujours survenir. Il faut donc rester vigilant face aux risques que représentent les sports où le genou pivote comme le tennis ou le football.
Les résultats de cette technique sont néanmoins très probants puisqu’on retrouve un genou stable avec une amélioration de la fonction dans plus de 90% des cas. Le risque de dégradation cartilagineuse et méniscale est moins important sur un genou stable.
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