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pour un traitement de haute technicité
Qu’est ce qu’un Hallus Valgus ?
L’ hallux, c’est le gros orteil, formé de deux petits os, nommés phalanges. Il s’articule avec le premier grand os du pied, nommé premier métatarsien. (figure 1)
La mobilité entre ces os est faite par des surfaces de glissement recouvertes de cartilage. Dans la durée et lors des sollicitations répétées, une déviation anormale de ces os peut se former. Le gros orteil s’oriente vers l’extérieur et son articulation vers l’intérieur provocant une gêne avec la chaussure. Une bosse, appelé oignon, se forme progressivement. C’est ce qu’on nomme l’hallux valgus, la déviation la plus connue de l’avant-pied. (figure n°2, photo n°1)
Cela va créer des douleurs et des problèmes pour se chausser nécessitant l’utilisation d’anti-inflammatoires, d’anti-douleurs et de protections dans la chaussure.
Pourquoi une opération chirurgicale ?
Ce problème ne se corrige pas tout seul.
L’évolution naturelle peut même s’orienter vers une déformation des autres orteils, des douleurs de plus en plus importantes quand on marche et quand on se chausse, ainsi qu’une dégradation progressive de l’articulation, c’est l’hallux valgus évolué.
Les anti-inflammatoires, les anti-douleurs et les protections dans les chaussures qui peuvent faire l’affaire au départ finissent par ne plus faire effet.
Dès lors, on peut légitimement se poser la question d’une intervention chirurgicale. L’opération va corriger la déformation dans le but de soulager la douleur et d’améliorer le chaussage.
Qu’est-ce qu’une chirurgie correctrice d’Hallus Valgus ?
La chirurgie correctrice d’hallux valgus a pour but de redresser le gros orteil et supprimer la bosse ou « ognion ».
Une section osseuse est faite sur le premier métatarsien et sur l’oignon à l’aide d’une petite scie. (figure 3).
La correction désirée, établie par le planning radiographique pré-opératoire, est ensuite maintenue à l’aide d’une petite vis dans l’os. (figure 4)
Souvent, un geste similaire de correction osseuse sur la première phalange est effectué. (figure 5). L’ensemble de ces gestes offre une correction complète de la déformation. (figure 6 et photo 2)
Selon les lésions diagnostiquées ou l’importance de la déformation au niveau de votre pied, ces gestes peuvent être effectués par une incision cutanée classique à la face interne du gros orteil ou par de petites incisions dites mini invasives.
Même si la technique mini invasive est plus discrète, il est souvent nécessaire de faire une incision classique pour obtenir une bonne correction.
C’est une opération qui dure en général 1 heure. Une hospitalisation d’environ 2 jours est nécessaire. La chirurgie correctrice peut être effectuée sous rachi-anesthésie ou bien sous anesthésie générale. C’est votre anesthésiste prend la décision avec vous de la meilleure anesthésie selon votre état de santé.
Après l’opération, un pansement stérile est placé pendant 2 semaines. Aucune réfection du pansement n’est nécessaire car il fait partie du traitement.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
Les 4 semaines suivant l’opération, une chaussure médicalisée est prescrite afin d’avoir un appui partiel sur l’avant pied. Pendant ce temps, les déplacements doivent être limités et il vaut mieux ne pas conduire. La marche est reprise dans une chaussure souple, large au niveau de l’avant-pied avec un talon n’excédant pas 2 à 3 cm. Le kinésithérapeute vous donnera des conseils pour l’auto-rééducation c’est-à-dire la rééducation faite par vos soins. Son but est de retrouver une bonne mobilité du gros orteil. Une rééducation débutera après la quatrième semaine et sera associée à un drainage lymphatique et veineux. Ce drainage vise à diminuer l’oedème parfois présent jusqu’au troisième voire sixième mois. La reprise de vélo et natation est envisageable à un mois.
La reprise de la conduite ainsi que le travail sont envisageables après la 6ème semaine (en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être faite avant). Les autres activités sportives peuvent être reprises progressivement après le troisième mois.
Quels sont les risques et les complications ?
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécfiques à cette chirurgie
– Il se peut que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’un hématome se forme. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome peut être utile.
– La survenue d’une infection, bien que rare (risque inférieur à 1% dans notre établissement) est une complication sévère et peut nécessiter une reprise chirurgicale et la mise sous antibiotiques plus au moins longue
– Les petits nerfs qui entourent le gros orteil peuvent être accidentellement blessés. Cette complication rare peut créer une douleur et une perte de la sensibilité de certaines parties de l’orteil. Des petits caillots de sang solidifiés peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite. Afin de prévenir cette complication, on prescrit un traitement anticoagulant.
– Des réactions inflammatoires post-opératoires importantes peuvent arriver et retarder la rééducation. Ces réactions correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare est très longue à guérir. Cependant de nouveaux traitements permettent de la gérer plus facilement.
– L’os qui a été sectionné peut ne pas se consolider. Une fracture non-voulue peut se produire ainsi qu’une correction du gros orteil insuffisante ou excessive. Ces complications, bien que rares, peuvent nécessiter une reprise chirurgicale.
– Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Quels sont les résultats attendus de votre opération ?
Après la cicatrisation, on observe une amélioration de la qualité du chaussage et de l’aspect esthétique. La disparition de la douleur dépend de l’existence de lésions cartilagineuses sous-jacentes et le degré de la déformation initiale.
Une récidive de la déformation peut survenir avec le temps, pouvant nécessiter une nouvelle opération.
Les résultats de cette technique sont cependant très probants car on retrouve un soulagement de la douleur dans 90% des cas grâce à la correction de la déformation.